[Interview] Zoom sur… le Comité d’Aviron

24 avril 2023

Nous avons interviewé Thomas Lory, technicien sportif départemental du Comité d’aviron de la Loire. “Discipline, Nature et Travail d’équipe” : c’est comme cela qu’il définit son Comité en trois mots.

Pouvez-vous nous présenter l’Aviron dans la Loire ?

La Loire possède trois clubs d’aviron : le plus important, Roanne/Le Coteau à la base nautique de Cordelle, un à Saint-Etienne et un à Saint-Pierre-de-Boeuf. Cela représente environ au total, 300 licenciés.

Le président du Comité d’aviron est Christophe GARRIVIER, ayant un beau palmarès dans la discipline.

Pouvez-vous nous parler plus précisément de la discipline ?

L’aviron peut se pratiquer individuellement ou en équipe, sur des distances olympiques (2km) ou 1500m, 1000m, 500m.

Une discipline assez récente est apparue ces dernières années : l’aviron de mer avec le « beach rowing sprint » sur 500m. Plus attirant et dynamique, il devrait faire son apparition aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028.

Le 500m est aussi une discipline récente puisqu’apparue en 2013.
Le club de Roanne étant basé sur la compétition, mon rôle, entre autres, est d’accompagner les sportifs sur les différents championnats mais aussi de développer l’aviron dans la Loire, notamment à la base nautique de Cordelle.

Base Nautique de Cordelle (c) Loire Story

Cette base a été retenue pour être centre de préparation pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, comment vivez-vous cette sélection ?

C’est forcément une aubaine pour nous, car, déjà, des travaux vont être lancés dès la rentrée pour réhabiliter la base. Même si nous sommes conscients que ce sera compliqué de faire venir des nations sur place car beaucoup ont déjà des lieux de stage établis, des habitudes. On ciblera et on intéressera peut-être des plus petites nations d’aviron : d’Amérique du sud ou autre. On travaille pas mal sur ce sujet avec la COPLER (Communauté de Communes du Pays entre Loire et Rhône) et la communauté de communes Val d’Aix et Isable.

On a déjà l’habitude d’accueillir beaucoup de pratiquants d’aviron en stage et de travailler avec les hébergeurs et commerçants locaux.

Au niveau de l’aviron, comment se porte la compétition dans la Loire ?

Le mois dernier on a eu deux jeunes qui ont terminé 9èmes aux championnats de France en « deux de couple » sur 1500m. Le club de Roanne est un peu dans un creux générationnel, les équipes se renouvellent, cela revient doucement. On est aussi en pleine reconstruction associative du club. A savoir qu’on ne peut pas non plus envoyer pléthore de jeunes en compétitions car cela a un coût : ce sont les structures qui supportent les coûts d’achat des bateaux, l’achat des rames, l’entretien, le petit matériel..

C’est donc un sport très coûteux pour les associations, cela fait d’ailleurs partie des valeurs que l’on enseigne : le respect des autres et du matériel.

On vise la qualité des engagements aux compétitions plutôt que la quantité. On a accueilli aussi en 2022 le championnat de Ligue pour les qualificatifs aux championnats de France et ce sera aussi le cas en 2023.

D’ici 5 à 10 ans, le projet du comité serait même de se porter candidat pour l’accueil des championnats de France. Nous organisons aussi des initiations dans les collèges, nous travaillons parfois avec l’UNSS et les sections sportives des collèges et lycées.

Quels sont les avantages d’un sport tel que le vôtre ?

C’est un sport très complet, qui fait travailler l’intégralité du corps autant au niveau musculaire que cardiovasculaire et c’est aussi un sport d’endurance. Par exemple, des jeunes que l’on accueille au début avec des scolioses, remusclent leur dos et se redressent énormément. Ce n’est pas un sport traumatisant, on travaille de manière très confortable. Et bien sûr on a la chance d’évoluer en pleine nature et le plus souvent en équipe : même si l’on est seul parfois sur son bateau, il y a toujours un entraîneur derrière.

Et les difficultés ?

Les difficultés comme dans tous les sports amateurs, c’est le manque de moyens financiers, surtout par rapport au coût important de cette discipline. Par ailleurs, certaines structures cherchent des éducateurs alors qu’il n’y en a pas sur le marché de l’emploi et d’autres n’ont pas les « reins assez solides » pour supporter les salaires importants qui en découlent.