Nous avons interviewé Abdelaziz Khalid, président du Comité de la Loire de Boxe Anglaise. “Engagement, Respect et Collectif” : c’est comme cela qu’il définit son Comité en trois mots.
La boxe je la raccorde toujours à l’escrime du poing. Pour moi c’est l’engagement (au quotidien et dans les combats), le respect (de l’autre, de l’arbitre et du juge). C’est un sport individuel car sur le ring on est seul mais il y a une équipe derrière. Le boxeur ne peut pas se présenter tout seul, il se doit d’avoir un entraîneur.
Pouvez-vous nous présenter le comité ?
Je suis président du Comité depuis 2002, et nous sommes actuellement 7 au bureau. Au départ, nous n’avions que 3 clubs dans la Loire. Aujourd’hui, nous comptons 16 clubs, en fonction des saisons. 14 de ces clubs sont affiliés à la fédération de boxe et cela représente environ 800-850 licenciés, avec notamment le boxing club de Saint-Chamond qui, à lui seul, compte aux alentours de 200 licenciés.
Quelles sont les différentes pratiques possibles ?
- La « baby boxe » à partir de 4 ans, pour laquelle nous avons une demande forte mais cela reste complexe car cela nécessite un éducateur pour 6 personnes et formé spécialement pour ce très jeune public,
- La boxe « éducative », qui elle se pratique jusqu’à 16 ans, avec des compétitions possibles à partir de 12 ans,
- La boxe « amateur » appelée maintenant la boxe olympique : plein contact ouvert à tous (hommes et femmes) à partir de minimes 12/13 ans (avec championnat départemental, régional, national et à partir des cadets compétitions internationales),
- La boxe « loisir », qui est très pratiquée,
- La boxe « vétéran », à destination d’anciens boxeurs, mais que nous avons du mal toutefois à mettre en place.
Quels sont vos projets/ambitions dans la Loire ?
Le comité lui-même ne peut pas organiser des compétitions mais peut les soutenir. Nous avons fait des regroupements de féminines et aussi des plus petits.
La difficulté de ces regroupements est que, même si cela a évolué, tous les clubs n’ont, à ce jour, pas de féminines.
Nous avons aussi beaucoup plus de loisirs que de compétiteurs, mais nous ne poussons pas à tout prix vers la compétition, c’est à chaque personne et à chaque club d’identifier le potentiel qu’il y a. De plus, c’est le nombre de loisirs qui permet de faire boxer les compétiteurs (de financer notamment leurs déplacements).
Comment se déroulent les entraînements ?
Cela varie d’un club à un autre : certains ont des « compartiments » entre les débutants et les compétiteurs, il n’y a pas de norme. Chacun s’adapte par rapport au lieu où il se trouve. Les clubs disposent de salles municipales, à eux de prévoir toutefois tout le matériel. Généralement le matériel de protection c’est le boxeur qui s’en occupe (casque gants, protège dents et bandage). Le prix des licences sur le département est de 200€.
Quels sont les avantages d’une pratique telle que la vôtre ?
Le principal avantage est que, parmi les sports de combats, c’est une fédération reconnue par le Ministère des Sports, un sport olympique avec des valeurs fortes partagées par tous et fortes. Quand on parle de boxe, on ne pense pas à autre chose que la boxe anglaise.
Il est évident que le sacre de champions olympiques joue sur la prise de licence : après les jeux de Rio, il y a eu une montée en flèche des licenciés.
Et les inconvénients ?
Ce qui est un avantage est aussi un inconvénient : nous sommes un sport de contact, nous avons donc perdu plus de 50% de nos licenciés pendant le covid. Un autre inconvénient important : c’est le coût des galas et, pourtant, ces évènements sont des moments forts qui permettent à nos sportifs de « jouer à domicile ». Les collectivités nous soutiennent peu dans ces projets de galas.