Nous avons interviewé Farid SLIMANE, président fraîchement nommé au Comité de Karaté et disciplines associées de la Loire, qui affiche la volonté de réinculquer les valeurs de base d’une telle discipline autour de la confiance, de la déontologie et de la formation.
De quelle discipline et/ou de quel club êtes-vous issu ?
J’ai commencé le karaté en 1975 alors que je n’avais pas encore 6 ans au COSM à Saint-Étienne, mais en parallèle j’ai pratiqué de nombreuses autres disciplines, sports de combats mais aussi athlétisme et natation. Le karaté est l’art martial qui me correspond le mieux, il est le fondement de ma pratique sportive.
Aux dimensions externe et interne du karaté, s’ajoute un socle de valeurs importantes qui aident chaque pratiquant à se construire et à devenir un bon citoyen : respect d’autrui et des règles, persévérance, entraide, etc.
Quels sont les projets de votre équipe au Comité de la Loire ?
Ce nouveau comité a été élu sur un programme, avec comme objectif premier de redonner de la confiance aux clubs. Nous restons optimistes malgré la situation qui nous coupe du public et des pratiquants depuis des mois, mais l’objectif des 3500 licenciés en fin de mandat est un défi que nous souhaitons relever.
Quelles disciplines souhaitez-vous mettre en avant ?
L’idée c’est plutôt de travailler sur les valeurs qui unissent les pratiquants d’arts martiaux.
Elles ont été oubliées au profit d’une pratique physique, elles doivent retrouver leur place. Je préfère mettre en avant les points communs de nos disciplines (karaté, full contact, krav maga, yoseikan budo, arts martiaux vietnamiens, kung fu, taï chi) qui composent le comité départemental, plutôt que d’en privilégier une.
Et le haut-niveau dans la Loire ?
C’est la deuxième saison blanche au niveau compétition nationales, il est donc naturel que le nombre de sportifs retenus dans les critères qualitatifs soit limité. Toutefois depuis de nombreuses années notre comité est récompensé par le département de la Loire via nos athlètes qui s’illustrent au niveau national et international. A la dernière remises de bourses haut-niveau nous comptions quatre jeunes parmi les récipiendaires.
Comment avez-vous adapté votre pratique face au Covid ?
Si les clubs sont quasiment à l’arrêt, le comité travaille avec ses diverses commissions, notamment les commissions formations, grades, sportives et santé qui sont très actives. Un calendrier existe, mais il est modifié en fonction de la situation sanitaire. Le comité n’est pas en léthargie, bien au contraire.
Quels sont les avantages d’une pratique telle que le Karaté ?
- Un art martial porteur de valeurs sportives et citoyennes fondamentales pour notre société (respect, persévérance, amitiés, confiance, engagement pour autrui).
- L’apprentissage tout au long d’une vie de pratiquant. Le karaté offre plusieurs facettes comme le kata, le combat, le bunkai, qui permettent à chacun de travailler et d’évoluer en ayant une pratique individuelle, ou avec partenaires, et même d’avoir un axe de recherche et de réflexion grâce au bunkai.
- La possibilité d’évoluer de manière assez rapide (pratiquant, arbitre, jury de grades, enseignant, formateur, etc). Il est possible dès l’âge de 13 ans de prendre ses premières responsabilités.
… Et les points faibles, les pistes à améliorer ?
- Le manque de visibilité, car le karaté, comme les arts martiaux en général, ne génère pas autant d’argent que certains sports. Très peu de professionnels dans notre discipline.
- Une réglementation des compétitions qui ne permet pas d’organiser des manifestations avec des centaines de participants et des durées d’attente trop longues.
- La difficulté à trouver des volontaires pour s’investir dans l’arbitrage de manière pérenne.