[Interview] Zoom sur… le Comité de Sauvetage et Secourisme de la Loire

20 juin 2023

Nous avons interviewé Andrée Ra­boutot, présidente du Comité Dé­partemental Sauvetage et Secou­risme de la Loire. « Secours, Prévention et Formation » : c’est comme cela qu’elle définit son Comité en trois mots.

Pouvez-vous nous présenter le Comité de sauve­tage et secourisme de la Loire ?

En ce qui me concerne, je suis se­couriste depuis 37 ans et au Co­mité depuis 25 ans. Nous avons deux associations sur la Loire : les secouristes de Mably et les sauve­teurs secouristes de Bonson.

Sur Mably nous sommes davantage portés sur le poste de secours tan­dis que sur Bonson, ils privilégient la formation.

Avant la pandémie, nous intervenions sur plus de 100 événements sportifs ou culturels par an, malheureusement, depuis, c’est de plus en plus compliqué notamment avec des personnes « vieillissantes » qui souhaitaient quitter le bureau mais qui n’ont pas encore trouver ceux à qui passer le relai. Der­nièrement, les intempéries que nous avons subies n’ont pas arrangé notre comité puisque nos locaux, nos ordina­teurs, nos archives ont été dévastés.

Pouvez-vous nous parler de la Fédération : qu’est-ce que le sauvetage et secourisme propose ?

Il existe, comme j’en ai parlé plus haut, le Dispositif Prévi­sionnel de Secours. Nous proposons aussi des formations : PSC1, PSE1 et 2 (prévention secours civiques et premiers secours en équipe), le BNSSA (Brevet National de Sécuri­té et de Sauvetage Aquatique).

Par contre, pour nous, le recrutement de secouristes titulaires du BNSSA est très compliqué : cela fait deux ans que nous n’en n’avons pas reçu. Alors que les événements nautiques se multiplient.

Il existe aussi le sauvetage sportif : en mer ou plan d’eau, avec ou sans embarcation, ce sont les épreuves de « cô­tier », en piscine, ce sont les épreuves d’eau plate. Je suis secrétaire générale bénévole à la Fédération, nous comptons 60 000 licenciés en France. Nous avons eu des personnes ayant terminé 3èmes aux Championnats du Monde. La saison dernière, trois de nos jeunes ont pris part au bol d’or.

Quels avantages a une discipline telle que la vôtre ?

Ce qui fait que nous en sommes arrivés là, c’est que nous aimons l’humain.

Porter secours est une véritable pas­sion.

Personnellement, ce qui m’a poussé à faire du se­courisme est le fait que j’ai accompagné un jeune qui ne voulait pas aller à une formation réanimation seul, nous sommes beaucoup dans l’accompagne­ment, le soutien.

Quelles sont les difficultés prin­cipales que vous rencontrez ?

Outre le fait que nous ayant tout perdu dans la dernière intempé­rie qui nous a fortement touché, je dirais que c’est que nous ne trouvons personne à qui passer le flambeau. Les jeunes sont peu nombreux à entrer chez nous, sur les dispositifs de secours, on est souvent les mêmes à tourner. Nous sommes un comité direc­teur de 8 personnes mais pas tou­jours facile à les mobiliser tous.

Bien sûr il y a également une dif­ficulté financière : notre premier objectif est le secours et non pas de faire de l’argent via des formations ou autre.

Nous avons aussi, au fil des ans, eu des difficultés à prendre le virage informatique : toutes les déclarations passent à présent par le moyen numérique, pas facile pour des per­sonnes assez âgées comme nous, très éloignées de cette dimension-là. Et puis il y a aussi le fait de devoir s’adap­ter aux différentes disciplines et organisations auxquelles nous mettons en place un dispositif de secours : toutes ne sont pas gérées de la même façon.