Nous avons interviewé Thierry DELOLME, président du District de la Loire de Football. « Incertitude, Espoir et Passion » : c’est comme cela qu’il définit son Comité en trois mots, et nous les explique : “Les trois mots qui nous définissent en ce moment seraient pour moi : l’incertitude par rapport aux licenciés et aussi aux bénévoles dans les clubs, l’espoir par rapport à tout ce que l’on met en place pour lutter contre les violences et la passion qui nous rassemble tous : le ballon rond.”
Pouvez-vous nous parler du Foot dans la Loire ?
En 2021, on avait retrouvé le nombre de licenciés perdus suite au covid, mais pour cette saison, nous avons noté une perte au niveau des filles, au niveau des critériums, nous avons un manque de visibilité de nos licenciés à terme. Pour exemple, pour l’instant, cinq catégories qui donnent accès à des compétitions ligues ne sont pas suffisamment complètes. Les plus jeunes par contre sont en plein essor.
Au niveau du comité, nous comptons 7,5 équivalents temps plein. Nous avons aussi des contractuels en fonction des périodes.
Au niveau national, nous avons souvent une mauvaise image du foot, avez-vous mis en place des projets spécifiques sur notre département pour lutter contre cela ?
Notre grosse actualité au niveau de la Loire : c’est la lutte contre les violences. En 2021, nous avons eu des faits particulièrement graves, nous avons pris l’initiative d’établir un nouveau barème disciplinaire, avec des sanctions plus fortes : nous pourrons alors mettre jusqu’à 6 ans de suspension pour éradiquer de nos championnats ces joueurs violents.
Nous nous sommes donc dotés d’un outil pour traiter tous ces cas de violences. Nous allons aussi mener une campagne de communication là-dessus, pour que les joueurs soient sensibilisés au sein même des clubs, aux risques qu’ils encourent.
Nous avons aussi trois caméras pour le corps arbitral à notre disposition pour les matchs jugés « à risques ».
La fédération construit aussi des outils, des formations sur le comportement, sur la communication de crise.
On est à la fois sur le préventif et le RÉPRESSIF.
Au niveau de l’arbitrage justement, subissez-vous une perte de ” volontaires” due à ces violences à répétition ?
Nous avons recruté 71 arbitres au niveau régional. Toutefois, nous avons des difficultés à recruter un conseiller technique en arbitrage. Nous avons mis en place une initiative : faire rencontrer les arbitres et les coachs de D1 et de D2 (niveau départemental) pour désamorcer un peu les moments de tensions. Cela a été très apprécié, nous avons aussi sorti un protocole d’avant-match et nous envisageons aussi peut-être une rencontre entre arbitres et capitaines d’équipes.
Qu’en est-il également du Football féminin, et des différents dérivés du Football ?
Au niveau de la Loire, nous avons un poste de 540h ouvert, dédiée à l’organisation du foot féminin, et nous ne trouvons pas des personnes qualifiées. Nous avions pour objectif d’atteindre les 2000 licenciées, ce qui est fait, mais nous avons toujours du mal à assurer la continuité de division à division.
Le foot à 8 est bien développé car il correspond sans doute davantage à des populations de village et demande des effectifs plus restreints.
Nous avons aussi du mal, pour exemple, à développer le Futsal : avec l’omniprésence du football en général, les autres associations ont parfois du mal à accepter que le foot empiète encore sur des salles intérieures.
Nous essayons également de développer les pratiques nouvelles : le Futnet (tennis ballon), le Fitfoot (fitness foot), le foot en marchant, le FootGolf qui nous permettent d’attirer de nouveaux publics.
Interview réalisée en fin 2022